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Ce chiffre fait souvent parler de lui, tant il paraît élevé et contradictoire avec la crise du logement en cours : la vacance du logement en France est estimée à 3 millions d’unités – soit 8,2% du parc total de logements en 2023, selon l’INSEE. 

Cependant, de nombreuses études le rappellent, et il faut encore une fois insister dessus : cette donnée est particulièrement délicate à manier, car elle agrège des situations très différentes. Un logement peut être inoccupé depuis peu, en attente de vente ou de relocation, voire déjà attribué mais en attente d’emménagement (situations de vacance rotationnelle, “normale”, en général sur 3 mois ou moins) ; mais il peut être aussi inoccupé depuis plus longtemps, en attente de règlement de succession, voire sans affectation précise, du fait de sa vétusté. On parle alors d’une vacance structurelle, expectative ou de désintérêt. 

De ce fait, il est erroné de croire que les 3 millions de logements vacants peuvent être récupérés pour répondre à la tension actuelle sur le marché, car tout logement vacant n’est pas disponible. Un stock global de près de 4% de logements vacants est ainsi nécessaire pour permettre la fluidité des transactions immobilières (seuil de vacance dite “frictionnelle”), sachant que ce chiffre dépend du dynamisme des marchés locaux. Le reste, au-delà de ce seuil, est ensuite inégalement remobilisable. Même avec une aide importante à la rénovation, des logements vétustes situés dans des zones éloignées, à faible demande, sans marché de l’emploi dynamique, ont peu de chance d’être rapidement occupés. 

Ainsi, les dernières statistiques du Ministère sur la vacance des logements de longue durée affichent plutôt 1,2 millions de logements durablement vacants (soit 3,2% du parc), et dans ce total, il n’y a guère plus de 400 000 logements vacants qui seraient remobilisables – ceux qui sont peu affectés par la vétusté et qui sont dans des zones où existe un minimum de demande. Donc guère plus de 13% de la vacance totale.