IMMOBILIER | Les métiers vont s’adapter, et il faut saisir les opportunités
Ce n’est un secret pour personne : le contexte de l’immobilier se tend, que ce soit sur le foncier (contrainte ZAN), sur la construction (coûts des matériaux, délais de fourniture), ou bien sur les transactions (taux et accès au crédit). Les signaux observés depuis près de deux ans semblent désormais converger et se traduisent directement – après des années fastes – par une baisse, tant en ce qui concerne les volumes de production dans le neuf que les prix de vente ou le nombre de transactions, tous secteurs confondus. La contrainte financière forte de l’Etat, confirmée le 5 juin dernier lors des restitutions du CNR logement, ne va guère aider à contrer la tendance. Cela oblige nécessairement à de l’adaptation, y compris dans nos formations à l’immobilier.
Il faut pourtant savoir résister à l’émotion – logique – qui parcourt actuellement les déclarations des grands acteurs de la promotion et de la transaction en particulier. Si les bénéfices à court terme et les produits d’investissement dans l’immobilier sont effectivement impactés, la tendance reste cyclique. Le besoin fondamental de se loger, de bénéficier d’infrastructures et de services tertiaires demeurera toujours, tout comme la perspective de placement à long terme dans la pierre. De même, la gestion des actifs en copropriété et la location vont mieux résister au contexte, tandis que bien des projets d’achat sont différés, plutôt qu’annulés. Les métiers vont s’adapter, et il faut saisir surtout les opportunités ouvertes par les contraintes énergétiques et réglementaires récentes, avec la montée rapide en puissance de la rénovation, de la circularité du foncier, des biens et des matériaux, tout en restant attentif aux économies de moyens et de temps apportées par les innovations des acteurs de la proptech.
Ainsi, en temps de crise, le travail de fond de la recherche s’avère plus que jamais nécessaire pour permettre une prise de recul sur le contexte et ouvrir des perspectives plus porteuses sur l’activité immobilière dans son ensemble.
Article rédigé par Samuel DEPRAZ, Directeur de la Recherche ESPI