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IMMO | Le chiffre de la semaine : 623 790 logements ont bénéficié d’une aide à la rénovation en 2023

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Pour réussir à atteindre les objectifs d’adaptation au changement climatique, la ville de 2050 se devra de déployer des bâtiments aux matériaux décarbonés, sobres énergétiquement et végétalisés. Certes, mais 80% de la ville de 2050 est déjà là, nous rappellent Christine Leconte et Sylvain Grisot.

Le dernier état du logement (INSEE, 2023), qui détaille les 50 000 IRIS du territoire par âge, surface, nombre de pièces, durée d’occupation, statut locatif, vacance, etc., le confirme. On constate même que 20% des logements datent d’avant la seconde Guerre mondiale, et que les deux tiers d’entre eux ont plus de 25 ans, âge au-delà duquel l’efficacité énergétique est rarement bonne (>50% du parc en étiquette D ou plus). Ainsi, bien plus que les normes de qualité énergétiques déjà adoptées par la construction neuve, ce sont les efforts de rénovation énergétique qui vont effectivement permettre d’atteindre les ambitions fixées.

Or, en 2023, seuls 623 790 logements ont été rénovés (Source : ANAH, 2024) et cela est moins élevé qu’en 2022 où 666 000 logements avaient bénéficié d’un soutien par le dispositif MaPrimeRénov’. Sur ce total, 71 000 environ ont bénéficié d’une rénovation globale ; le reste n’a porté que sur des “mono-gestes” (ex : fenêtres, isolation des murs ou chauffage), considérés comme bien moins efficaces qu’une action d’ensemble.

De ce fait, depuis le 1er janvier 2024, l’encadrement des aides à la rénovation a évolué afin de privilégier un accompagnement plus global (dispositif MaPrimeRénov’ Parcours accompagné) ou bien s’est concentré sur quelques gestes bien précis (chauffage et ventilation, surtout). D’autre part, une loi plus ciblée sur le cas des copropriétés en difficulté (loi “Habitat dégradé” du 9 avril 2024) doit permettre des politiques plus interventionnistes pour réduire les états d’insalubrité non-traités.

En tout état de cause, et même en ajoutant des travaux non-subventionnés portés par la seule initiative des propriétaires, cela représente un traitement d’un peu moins de 2% par an du parc total de logements, et donc 0,2% en rénovation globale. Le potentiel de croissance de ce type d’intervention et pour l’essor de ces métiers reste donc particulièrement fort.