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Le chiffre de la semaine : +15%

Le chiffre de la semaine : +15%

Il s’agit de la croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaire des complexes de loisirs indoor en France, d’après une étude Xerfi sur le sujet (2024). Ce type d’actif immobilier tertiaire connaît en effet un engouement inédit, avec environ 2500 salles en France, dont 200 complexes multiloisirs, le produit le plus en croissance (+15 ouvertures par an).

Déclinaison d’un modèle venu des Etats-Unis, on y trouve ainsi principalement bowling, laser game, karting, billards, trampolines, action games, jeux vidéos, le tout assorti d’une offre de restauration thématique et/ou de bars karaoké. Les produits-phares sont également de plus en plus appuyés sur une licence (ex: Fort Boyard Aventures, TFOU Parc), lorsque certaines marques spécialisées sont devenues elles-mêmes un vecteur d’attractivité, en ayant su bien spécifier leur produit et leur qualité d’accueil : ClimbUp (escalade), Mégazone (laser game), Urban soccer (foot en salle), et les Imaginaparcs, Hall U Need ou Metropolis, plutôt multi-activités.

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Ce type de produits connaît certes un effet de mode, mais s’avère particulièrement profitable. Avec des coûts d’entretien bien moindres que les parcs d’attraction en plein air, et une plus grande souplesse d’évolution, leur excédent brut d’exploitation est de 28% en moyenne. En retenant la clientèle sur place pour 4h environ, avec une offre combinée restauration+loisir, le panier moyen se situe entre 15 et 20€ par visiteur. La saisonnalité est faible, et l’offre peut s’adresser en semaine à une clientèle d’entreprise (Le Monde, 2025).

Le coût d’entrée dans le secteur est cependant orienté à la hausse, avec une montée en gamme de l’offre de loisirs. L’investissement initial est compris entre 5 et 10 millions d’euros, et nécessite également de 5 à 10 000m² de locaux, bien accessibles et à mettre aux normes énergétiques, conformément aux exigences du Décret tertiaire (2019). Ceci ouvre une perspective nouvelle pour les zones d’activité périphériques et les centres commerciaux en perte de vitesse (voir notre article du 18 mars dernier): de fait, de nombreuses opérations de rénovation de zones d’activité et de centres commerciaux incluent une offre de loisirs, selon le principe du « retailtainment » (activité combinée d’achats et de loisirs).

L’oportunité de croissance de ce secteur n’a cependant pas échappé aux investisseurs, avec une concentration très rapide aux mains d’une dizaine de grands groupes au maximum, appuyés sur des Fonds d’investissement : Otium leisure (Ex-Hadrena), qui a levé 140 millions d’euros en novembre dernier pour le rachat de marques comme Koezio ou SpeedPark ; ou encore les groupes La tête dans les nuages, Urban Loisirs et Seven Squares. Et le cycle du produit risque d’arriver un jour à un palier, mettant alors en question la capacité des opérateurs à renouveler leur offre pour garantir un « taux de revisite » suffisant.