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La 3D va-t-elle (bientôt) accoucher d’une révolution dans le bâtiment et l’immobilier ?

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La société chinoise WinSun communique, film à l’appui, sur une imprimante 3D de 6,6 mètres de large pour une longueur de 40 mètres. Sa spécificité : elle se propose de construire un immeuble. WinSun n’en est pas à son coup d’essai, puisque l’entreprise annonçait il y a un an pouvoir construire de petites maisons individuelles par le même procédé.

Ce n’est pas de la magie, c’est de la science… Dans les faits, les éléments sont préalablement produits et assemblés sur place, ce qui est déjà une prouesse technologique car la société évoque 20 000 éléments assemblés en une journée. Le matériau est un mélange de ciment et de déchets de construction faits de béton, de sable et de verre. Et il est sans doute peu conforme à la législation en vigueur dans les pays occidentaux. Pourtant, le travail de WinSun soulève des questions nouvelles. Fab Lab, Art Lab… fabriquer la pièce maîtresse (et perdue) d’un Lego grâce à un amalgame de résine ou de plastique est désormais (presque) à la portée de tous. Mais il y a imprimante 3D et imprimante 3D. Or le BTP requiert des matériaux qui obéissent à des contraintes techniques et environnementales importantes.

On sait fabriquer des pièces en métal grâce à l’aluminium, généralement sous forme d’alliage à l’état de poudre. De là, il est possible de créer des pièces complexes dans un métal qui pourra être soudé. Mais il est moins solide que de l’acier, s’use plus vite, et se fragilise quand il est confronté à de hautes températures. S’il existe des imprimantes 3D qui traitent le titane, et même les métaux précieux, ni la brique, ni le métal ne sont encore « faciles » et « rentables » à produire. Bref, les fournisseurs traditionnels ont encore (quelques) beaux jours devant eux.

Les nouveaux supers pouvoirs des entreprises du BTP

Des beaux jours, certes, mais aussi de grandes responsabilités et des évolutions à anticiper s’ils veulent épouser le changement qui vient. Grands groupes, fabricants de matériaux, distributeurs… Tous ont un rôle à jouer. Les plus grands financent la recherche, espérant bénéficier des opportunités commerciales qui s’offriront au premier entrant. Et quand on sait que la première imprimante 3D date de 1984, ce sera là la récompense d’un investissement coûteux, et d’une grande patience. James Dyson n’avait-il pas conçu 5 127 prototypes d’aspirateurs sur ses propres économies et son temps libre ?